Un esprit qui vagabonde au détour des mots. Une imagination qui saute de phrase en phrase. Une dévoreuse de papier depuis la nuit des temps. Depuis Goupil, le renard.
Un peu apeurée mais déjà aventurière, il était pour moi, dangereux de m’approcher trop près de l’orée du livre. C’était une histoire pour les grands.
J’ai quand même tenté l’aventure. J’ai pénétré dans le sombre feuillage des images et me suis laissée entrainer dans la tanière de Goupil. Malgré les mises en garde de mes  parents, malgré les risques de faire des cauchemars, je me suis hasardée dans l’antre du renard. Je l’ai visité, ausculté des dizaines de fois. J’y suis retournée souvent en grandissant.

Lire. Partager ce que je lis. Lire de tout. Comme on se permet de rire.
Lire comme un mode de vie, comme une essence nécessaire.

Et puis un jour, écrire…

Septembre 2011

Ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes dans le jour qui décline.

Sept bêtes majestueuses, silhouettes fantomatiques hérissées de leurs bois, se dirigent en file indienne, marchant ou sautillant à contrejour sous la protection grisâtre des collines.

La toundra s’endort doucement. Dans les étendues d’eau que la fonte des neiges a formées, les ors des derniers rayons du soleil se mêlent au rose et au bleu du couchant.

Le ciel est déjà presque endormi, la nuit s’est invitée à partager le festin de cette fin de journée paisible.

Novembre 2011